Aujourd’hui et demain
Du mouvement des images…
A dire vrai, notre affaire à nous, c’est avant tout une affaire d’images, née d’une fascination originelle pour les ombres, leur fantastique pouvoir d’évocation; une affaire de transparence aussi, une affaire de présence et d’absence à la fois; une affaire d’écrans jetés entre nos visiteurs et nous, écrans dont chacun sait qu’ils cachent tout autant qu’ils révèlent. Nos écrans n’ont-t-ils pas eux-mêmes l’épaisseur d’une image…l’épaisseur de la peau, l’épaisseur d’une ombre enfin?
Nous dessinons ainsi à grands coups d’ombres, de pinceaux ou de caméras, les franges d’un théâtre insolite, un théâtre d’illusions fabriquées en direct et à vue, entre bricolage et technologie fine, où se jouent arts plastiques, musique et textes, intimement mêlés.
Spectacle après spectacle, nous poursuivons, sur scène, l’exploration du vaste monde des images, afin de percer, tous les jours un peu plus, le mystère de l’irrésistible fascination des hommes pour l’image en mouvement.
Nos désirs de transmission et de rencontres
C’est un projet ambitieux, modeste, gratuit et rural à la fois que celui de ‘’La Maison derrière les arbres’’ : C’est une maison ordinaire, l’ancien « bistrot » du village, où nous tentons d’offrir à un public éloigné des grands centres culturels une possibilité de goûter, près de chez eux, aux plaisirs de la pratique du théâtre ; un authentique théâtre d’amateurs * ; et aux enfants des écoles * une vision familière de la création artistique, par l’échange avec nos artistes au travail et ce, pendant tout le processus de notre recherche et non pas par la seule fréquentation ponctuelle de nos « spectacles finis ».
Hier et avant-hier
«Sunjata» (1989) explore la culture mandingue et ses développements en Afrique aujourd’hui.
«Le chant de l’ours» (1993) mène à la découverte des Lapons à la faveur de leur mouvement identitaire.
«Senor z» (1991) et «Bounty» (1995) sont, chacun à leur manière, une plongée dans l’univers cinématographique, revu par le théâtre vivant.
«Le chant d’Essyllt» (1998), dernières nouvelles de Tristan et Iseut, adaptation du roman de Michel Cazenave, c’est, sur une toile de plastique vierge, la confrontation d’images vidéographiques et d’ombres archaïques.
Avec «Monsieur Grant…» (1999), c’est un parcours, à travers les images, que la compagnie nous propose. Suite de rêves éveillés, de voyages imaginaires ou la vidéo, l’ombre et la peinture se conjuguent dans l’intimité de la salle obscure.
«360° a l’ombre»(2000), déambulation ludique dans l’univers des images, leur place et leur fonction à travers le temps et les civilisations
et
«36Ø1° (prononcer trois cent soixante et un degrés Celsius)» (2002) vision de l’univers graphique et rythmique de «l’écriture », deux spectacles inclassables, destinés aux grands espaces, couverts ou non, aux confins des arts plastiques, de la performance, du théâtre visuel et des musiques de scène.
«L’œil nu» (2002), une plongée dans le processus même de la création plastique au théâtre, solo en forme d’autoportrait…
Dans «La nuit ou tu m’aimeras» (2003), une comédienne seule en scène,
et
«Dernières nouvelles de mon ombre»(2005), une rencontre entre cette comédienne et un pianiste, Luc Amoros, après avoir exploré, des années durant, les ressources poétiques de l’ombre comme image de théâtre et sa capacité à captiver encore le regard du spectateur d’aujourd’hui, a cette fois, composé un florilège de textes, comme autant de variations sur le thème de …. l’ombre !
«Les ombres acoustiques» (2006),concert–chansons en peintures, où la voix et le piano se mêlent à la batterie, à la contrebasse, à la clarinette, au oud et à la guitare.
«Une pluie de pianos» (décembre 2006), tragédie tropicale pour une comédienne et quatre voix, double vision d’une rencontre miraculeuse entre deux civilisations, en marge de la grande histoire de la conquête du nouveau monde.
«L’éternel tournage» (été 2007), ou le récit merveilleux, en chair, en os et carton-pâte, en artifices et en images, de la rencontre fabuleuse des illustres amants de Cornouailles, de leur vie de folie et d’amour et de leur mort qui s’ensuivit. C’est bien à un tournage que les spectateurs sont conviés, avec ses acteurs, ses caméras, ses projecteurs et sa machinerie. Mais un tournage un peu particulier, puisque le réalisateur offre au public de découvrir simultanément ce qu’on y filme, l’histoire de Tristan et Iseut dans une réécriture en dialogues originaux, et sa projection sur grand écran, par la magie d’un montage en direct.
«Je leur construisais des labyrinthes» (2008-2009), une rencontre entre un adulte d’aujourd’hui et des enfants d’aujourd’hui ; à la croisée des sentiers du théâtre, de la pédagogie et d’un quotidien réinventé.
«Page blanche» chroniques enluminées (2009-2010). Création pour grands espaces de Luc Amoros. Couvrant un grand échafaudage, comme une imense page blanche offerte, des toiles tendues vont se couvrir d’images peintes ou gravées en direct, par une demi-douzaine de peintres-chanteurs.
«Entends-tu, au fond du bois de hêtres, retentir l’écho des ombres mortes?» (2012). Création jeune public. Deux personnages se retrouvent au bord du fleuve Orénoque pour vérifier la source d’une légende ancienne… Les dialogues font la part belle à quelques thèmes qui parcourent nos créations depuis toujours : la magie des images et leur pouvoir, la magie des mots, et le mystère des langues…
«Quatre soleils» (2013). Création tout public pour grands espaces.Quatre Soleils, c’est, pour les indiens de l’Amérique Centrale, le mythe de la création du monde, qui veut que quatre «Temps», quatre «Soleils» se soient déjà écoulés; qui veut qu’aujourd’hui, nous vivions le cinquième Soleil, celui qui, immanquablement, s’éteindra lui aussi, comme les quatre précédents. «Quatre Soleils», c’est aussi, à travers quelques tentatives obstinées de portraits et d’autoportraits, une divagation picturale, théâtrale et musicale sur le «Temps»; non pas le temps qu’il fait, bien-sûr, mais le temps qui passe.
«Non mais t’as vu ma tête» (2015) Spectacle sans paroles et en trois tableaux pour un peintre et sa toile. C’est un peintre qui entreprend de peindre son autoportrait en public et à qui tout va, peu à peu, échapper; jusqu’à sa propre image qui va d’elle-même se mettre à vieillir, au risque de mettre en danger son propriétaire. Et ce n’est pas en se vengeant sur son public que les choses vont s’arranger pour lui…
«21 minutes pour tout te dire» (Mai 2015). C’est un spectacle à la lisière de la performance, du théâtre visuel, de la musique et des arts plastiques, dans un lieu passant de la ville, du village, où public et artistes se mêlent et qui peut se jouer de jour comme de nuit. C’est une modeste tentative d’agitation musicale et de trouble plastique à l’ordre citadin” maintenu en perpétuel mouvement car son programme peut se modifier au gré de nos tournées, un autre poème, une autre image, une autre musique ; elle est donc à géométrie variable, à géographie incertaine, à calendrier aléatoire, à histoires fluctuantes et à contours flous.
«La tortue de Gauguin» (2017), J’ai entendu dire que lors de l’un de ses séjours aux Marquises, Paul Gauguin eut l’idée de peindre à même la carapace d’une jeune tortue vivante, égarée sur une plage. Je me plais à penser que grâce à la longévité dont jouit cette espèce, une oeuvre du peintre, tout en échappant ainsi à la cupidité des spéculateurs, continue, aujourd’hui encore, de sillonner les grands fonds dans son petit musée ambulant.
« A comme taureau» (2018), C’est une comédienne, seule en scène, et son écritoire ; une surface plane et verticale, tour à tour tablette d’argile, plage de sable, papyrus, peau tendue ou fragment de ciel étoilé. Cette surface plane est son écritoire pour raconter les signes de l’écriture, peut-être aussi ceux d’avant les signes de l’écriture.
« La conférence du dimanche » (2019), Comme son nom l’indique, c’est une proposition de dilettante ; une causerie ironique et faussement savante sur les «zones zumides» et la biodiversité, et plus généralement, une petite réflexion poétique sur la création du monde ...
« On a barboté sur mars » (2021), Après « Non mais t’as vu ma tête ! », un nouveau clown (muet mais certainement pas silencieux) revient sur scène, non plus en peintre mais en savant fou. Cette fois c’est dans l’espace qu’il va entraîner (avec leur consentement !?) ses jeunes spectateurs-cobayes, pour un road-movie intersidéral burlesque.
« L'heure où les mots vont boire » (2021), Dans une bibliothèque, dans le coin feutré d’une médiathèque, au coeur d’un jardin fleuri ou d’une cour pavée à l’abri de la fureur du monde : une plongée poétique dans la magie des mots dits par Brigitte Gonzalez.
« Vite, un selfie ! » (2022), spectacle d'images peintes sur le thème de l'image de soi, à huit mains et quatre voix avec vidéo et smartphones, pinceaux et brosses.
« Roses rouges / Rosas rojas / Red roses » (en cours de création), pour la rue et les grands espaces, à naître en 2025...
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